Entretien paru dans le Monde du 1er mai 2011
Député du Doubs, président de la communauté d’agglomération du Pays de Montbéliard, Pierre Moscovici publie, le 4 mai, Défaite interdite. Plaidoyer pour une gauche au -rendez-vous de l’histoire (Flammarion, 358 p., 19 euros). A 53 ans, l’ancien ministre des affaires euro-péennes de Lionel Jospin, qui se définit comme un » strauss-kahnien de raison « , explique pourquoi il -soutient la candidature de l’actuel directeur général du Fonds monétaire international (FMI) à l’élection présidentielle de 2012.
N’est-il pas temps que Dominique Strauss-Kahn, que vous soutenez, dise enfin s’il est ou non candidat ?
Il y a une attente dans l’opinion, je la comprends. Mais nous avons adopté un calendrier qui fixe le dépôt des candidatures au 28 juin. Dominique Strauss-Kahn a dit s’inscrire dans ce calendrier. Il a raison de ne pas céder à la fébrilité.
Dominique Strauss-Kahn a dit s’inscrire dans le calendrier socialiste. Il a raison de ne pas céder à la fébrilité.
La percée de François Hollande dans les sondages n’est-elle pas inquiétante pour Dominique Strauss-Kahn ?
Si François Hollande a décidé de prendre les devants, c’est parce qu’il a senti qu’il avait besoin d’un certain temps pour installer sa candidature. C’est son droit, légitime, d’aspirer à occuper de hautes fonctions. Cela dit, s’agissant de la présidence de la République, celui qui a le plus de carrure et d’expérience pour occuper le poste est, selon moi, Dominique Strauss-Kahn – s’il souhaite bien sûr être candidat.
Mon sentiment est que sa popularité n’est pas friable, car elle repose avant tout, plus encore que sur la sympathie des Français, sur le fait qu’il apparaît comme celui qui est le plus capable d’apporter des solutions à leurs problèmes. C’est un sentiment partagé bien au-delà de la gauche.