Il arrive qu’une phrase – « petite » ou « grande » – crée un bruit qu’elle ne cherchait pas – cela s’appelle aussi un buzz. C’est le cas de ma réponse d’hier, lors d’une interview accordée au site internet de « Public Sénat », consacrée à notre réaction face à la montée du Front national. S’agissant des primaires, j’ai dit qu’il faudrait, le moment venu, « en analyser la pertinence ».
Bigre ! Me voilà dans de sales draps… Alors, expliquons-nous.
Depuis, c’est un véritable déchainement. Je serais, aux côtés de Michel Vauzelle, leur fossoyeur. Me voici même dépeint par Laurent Joffrin, dans son édito du jour, comme émettant des « états d’âmes » qui ne seraient pas ceux « d’un socialiste épris d’harmonie, mais d’un strauss-kahnien saisi de prurit tactique », auteur d’une « manoeuvre de confort destinée à faciliter la vie d’un champion qu’on juge seul candidat possible » et « divisant son camp au nom de l’unité ». Le directeur du « Nouvel Observateur » plaide plutôt pour des primaires de confrontation, « mécanisme utile, propre à légitimer plus facilement le ou la candidate du PS », même si « elles ont bien sûr un inconvénient : on n’est pas sûr de leur résultat ». « La démocratie », conclut-il, « est décidément inconfortable » – sous entendu pour DSK, à qui je voudrais « épargner les affres d’une pré-campagne électorale » et « laisser le temps de continuer quelques mois encore sa tâche au FMI ». Bigre ! Me voilà dans de sales draps… Alors, expliquons-nous.
Il fallait ouvrir le jeu. C’est ce qui m’a amené, avec d’autres, à suggérer le recours à des primaires ouvertes